2024-04-30T13:48:59.170Z

Interview
Fabien Zuili denkt auch an die Karriere der Leistungssportler nach ihrer Sportkarriere
Fabien Zuili denkt auch an die Karriere der Leistungssportler nach ihrer Sportkarriere – Foto: paul@lsn.sarl

Fabien Zuili: „Pjanic finanziert Schifflingen nicht privat“

Der neue Vorsitzende des FC Schifflingen 95 blickt weit über den Tellerrand seines Vereins hinaus

Mit einem steten Blick auf die gute Ausbildung der Jugend, im Verein aber auch für das spätere berufliche Leben, will Fabien Zuili sein Know-How als Firmenchef auch beim FC Schifflingen 95, aber auch im Sport im Allgemeinen, einbringen. Mit konkreten Ideen in Bereichen wie dem Ehrenamt will er Präsenz zeigen und mit gutem Beispiel vorangehen. Dass er stets das globale Bild im Sinn hat, wurde bei vielen seiner Antworten klar.

Er holt weit aus, zeichnet dann aber eine konkrete Linie. So beschäftigt ihn aktuell den Aufbau einer Kooperative, die jungen Sportlern eine nötige Sicherheit geben soll, wenn sie den Sport irgendwann aufgeben. So seien viele Leistungssportler von ihrer Physis her z.B. prädestiniert für eine spätere Karriere in den Rettungsdiensten. Den Übergang in eine solche Berufswelt würde diese Kooperative begleiten.

Auch bei seinem neuen Verein stellt Fabien Zuili sich nicht in den Mittelpunkt, sondern will weiter voranbringen, was bereits gut ist. Dafür unterstützt er eine gut funktionierende Gemeinschaft innerhalb des Clubs. Gleichzeitig gibt er offen Tipps und Tricks für Vereine mit auf den Weg, die diese in ihrer Organisation nutzen können. Und nein, Miralem Pjanic ist nicht privater Geldgeber, auch wenn der Club von seiner Profikarriere profitieren konnte.

Das komplette, in französischer Sprache geführte Interview, findet ihr hier.

Monsieur Zuili, pouvez-vous nous expliquer comment, et depuis quand, les connexions avec Schifflange se sont établies?

C’est venu par hasard, à la base je cherchais à sponsoriser une équipe féminine, ici au Luxembourg. J’ai rencontré le président du Red Star Merl-Belair, Guy Lamesch, qui est un homme extraordinaire, qui m’a dit qu’il n’avait pas de sponsors pour son équipe. J’avais besoin en même temps d’un terrain pour l’équipe corporative de mon entreprise. Nous nous sommes mis d’accord comme cela.

Et puis dans le même temps, j’avais décidé de ne pas me représenter en tant que président de Kopstal, René Buchette étant de retour en bonne santé. J’ai eu le sentiment d’une mission accomplie avec la création de plusieurs équipes d’enfants il y a trois ou quatre ans. Le club compte 70 enfants. Cela a été notre premier sponsoring au Luxembourg en tant que jeune entreprise.

J’ai ensuite appris au détour de conversation dans le milieu, que Schifflange cherchait un président pour aller éventuellement en BGL Ligue. C’était au mois de février, à cette époque la montée n’était pas encore actée.

Comment les membres ont réagi face à votre candidature?

A Schifflange il y a un nombre incroyable de bénévoles. Et généralement, les premières personnes qui se portent volontaires sont les parents d’enfants. C’est important d’investir pour former du mieux possible les jeunes. Le projet était de doubler le budget pour les enfants, afin qu’ils soient dans d’encore meilleures conditions.

Quand on regarde les grands clubs à l’étranger qui ont des académies, ce sont des clubs qui migrent toujours entre les deux ou trois divisions les plus hautes. Ils performent, parce qu’il y a toujours une relève. On y forme les jeunes, et je considère que c’est important ici de bien les former aussi. En même-temps, cela permet de réunir toute la population autour d’un vrai projet. Les parents suivent leurs enfants et quand ils grandissent et arrivent par exemple chez les juniors, ils s’investissent plus.

Je pense qu’il faut une vraie implication du président d’un club, même de BGL Ligue, et cela passe par rencontrer les parents, les enfants. Je ne vais par exemple pas aller à tous les matchs des seniors mais aller aux leurs. C’est important de regarder comment se passe toute cette formation qui va emmener tous ces jeunes à être peut-être des futurs joueurs de l’équipe une.

Qu’est-ce que vous pensez de la critique envers les clubs luxembourgeois qui ont joué en Europe cet été, de ne pas avoir alignés beaucoup de joueurs locaux?

Quand on se trouve dans le monde associatif, le sport reste une annexe à la vie professionnelle. Quand on est jeune luxembourgeois et qu’on veut faire des études de haut niveau, on est obligé de partir. Donc les jeunes qui atteignent à un moment donné la catégorie junior, doivent faire le choix de passer par exemple à Munich, à Nancy ou ailleurs. Même si l’université de Luxembourg est en train de bien grandir, on n’y étudie pas tout encore. Les parents savent aussi qu’ici il n’y a pas de sportifs professionnels. Ils peuvent encourager et soutenir leurs enfants à pratiquer, mais les études sont primordiales. Pour faire face à ce phénomène je crée une coopérative, qui servira d’association pour assurer la reconversion professionnelle des jeunes sportifs ou des sportifs en général. Il n’y aura plus de frein. Les jeunes pourront pratiquer leur sport préféré en sachant qu’il y a un organisme derrière, qui s’occupera de cette reconversion.

C’est notre responsabilité en tant que parents de créer un environnement pour nos enfants et de leur permettre d’évoluer sereinement, dans des bonnes conditions et avec les meilleurs choses pour leur formation. Quand on arrive aujourd’hui à Luxembourg, je pense que la mentalité est vraiment tournée vers les enfants. Et ça c’est très bien ! C’est un pays où l’enfant est très important. Donc, à partir de là, il faut que tous ceux qui arrivent ou qui sont nés ici s’investissent. Moi, je viens d’un village corse et en Corse le village est très important. J’ai retrouvé cette mentalité au Luxembourg.

Je veux continuer de créer cet environnement ici. Quand on a par exemple créé les équipes d’enfants à Kopstal, des parents qui ne se connaissaient pas avant s’invitent maintenant. C’est aussi cela qu’apporte le sport à la société.

Le jour où les parents vont savoir qu’il y a une organisation qui va s’occuper de la reconversion dont on parlait ou de la formation de leurs enfants, ils auront moins de freins à les envoyer faire du sport de haut niveau. Et cela va faire monter le niveau inévitablement.

Et cela donne aussi une certaine sécurité.

Mais bien sûr! Je donne un exemple: les pompiers. Le CGDIS dit aujourd’hui qu’il a soixante postes d’ouverts, mais trente seulement sont pris alors que j’ai plein de footballeurs ou d’autres sportifs de haut niveau, qui ont tous les moyens physiques d’aller travailler chez eux. Le souci c’est qu’ils ne parlent pas luxembourgeois. Un pompier doit parler le luxembourgeois pour pouvoir comprendre ce qui se passe à la radio.

Donc, si un joueur de 33 ans est à la fin de sa carrière, qu’est-ce qui nous empêche en tant qu’entreprise de le mettre en cours de luxembourgeois dans les années qui viennent ? Et ensuite de faire des cours de secouristes, de réanimation? Quand il arrivera au CGDIS il sera prêt à être embauché. C’est à nous en tant que responsable de club ou d’institutions d’anticiper tout cela en amont. Je pense que tout ça est très facile à mettre en place, et c’est ce qu’on est entrain de faire. Ce sera pour tous les sportifs de haut niveau, pas que pour le football!

Revenons à Schifflange: comment s'est passé le relais entre Monsieur Marciano et votre présidence?

J’ai été coopté au comité en février. En rentrant au comité, j’ai observé jusqu’à mon élection. Et encore aujourd’hui j’observe, comme il y beaucoup de choses qui fonctionnent bien dans ce club. Donc cela ne sert à rien de réinventer les choses. J’ai essayé de comprendre la plus-value que je pouvais apporter.

Pourquoi Paulo Marciano est venu me chercher? C’est passé par des connexions dans le monde du football. Lui n’avait plus le temps et les épaules pour ce poste, mais il est toujours là, il est président d’honneur du club. C’était mon désir qu’il reste dans le comité. Puis il y a aussi Germain Hoffmann qui est vice-président. Ensuite j’ai nommé un deuxième vice-président qui a plus de connaissances dans le monde du football par ces liens au FC Metz.

Donc depuis février j’analyse et je comprends le club, un club qui est monté très vite. Dès fois on pourrait dire trop vite, au début on n’était pas encore bien structuré pour la BGL Ligue. Mais, petit à petit, par la force des bénévoles et des connaissances comme Jean-Claude Charpentier et Germain Hoffmann, on a pu aborder l’aventure assez facilement. Il faut souligner que c’est un club sans dettes, c’est très important. Le club bénéficie des participations aux transferts de Miralem Pjanic. Mais le côté pervers, en disant qu’on n’a pas de dettes, c’est que l’on n’a pas forcément d’argent non plus, parce que cet argent de Pjanic, on ne l’aura pas tous les ans.

– Foto: paul@lsn.sarl

Ma priorité c’était de laisser faire les bénévoles, de laisser à ceux qui dirigent le club actuellement, la main libre pour organiser les choses toujours de la même façon. Mais en parallèle, structurer pour qu’on ai une équipe qui s’occupe des sponsors, une équipe qui fait la publicité, etc. Dernièrement j’ai créé un business club. Sur les trente premiers sponsors qu’on avait depuis cinq ans on est passé à 75 entreprises. Pour assurer la continuité des plans de développement du club et pour jouer le maintien, il faut quand-même de l’argent. C’est un très beau défi.

Il y a un gros travail en ce moment qui est fait par tout le monde, les bénévoles, le staff, la direction technique et au niveau de l’équipe des sponsors et du business club. On fait tous les mois un cocktail-dîner et pour les sponsors un peu plus importants au niveau financier, on se rencontre pour discuter de l’avenir du club. Actuellement, je suis le sponsor principal du club, mais j’en ai un autre qui est en train d’arriver. Il va mettre moins d’argent que Cap4 Group, mais je vais lui laisser la place.

Je trouve que les grands sponsors doivent être la cerise sur le gâteau. Il faut accentuer plus notre action sur les petits et moyens sponsors, c’est ce qu’on fait. On ne doit pas être tenu par un gros sponsor. Si on veut pérenniser la vie du club, j’ai demandé un programme de cinq à dix ans pour les jeunes, qui doit exister même après moi. Il s’agit d’organiser des événements pour trouver des fonds etc. Je veux que cela soit auto-suffisant. J’aimerai que Schifflange ai une vraie âme, qui est déjà là par les Schifflangeois et les gens qui tiennent à ce club. Une équipe travaille au quotidien sur le sponsoring pour mettre ce projet sur les bons rails. Je trouve aussi l’exemple de Pétange assez beau. Il faut être actif, même pro-actif avec ses sponsors.

Comment est-ce que les idées de votre présidence correspondent aux idées d’avant? Est-ce qu’il y a du nouveau?

On veut être tous, en tant que joueur ou président, au plus haut niveau. Je pense qu’aujourd’hui déjà qu’il n’y pas eu un vrai changement opéré, c’est une évolution. Ce n’est pas la même chose, on ne révolutionne pas tout mais on continue le travail qui a été effectué. On s’améliore de jour en jour dans notre organisation. C’est un travail au quotidien.

Tous les jours on s’appelle, tous les jours on travaille dessus. Il faut soutenir les personnes en place, leur donner des axes et dire, voilà, on a un objectif au niveau de l’organisation. Il faut demander si cela convient, si on est d’accord et quels moyens on veut mettre en place. Qu’est-ce qu’on va pouvoir faire pour que cela évolue? Et là à chaque fois on avance parce qu’on a l’adhésion de tous. Je vais agir au niveau du club comme j’agis au niveau de mon entreprise.

Pour moi, en tant que patron, j’ai la responsabilité de donner tous les outils nécessaires à mes employés pour qu’ils puissent faire le meilleur travail possible, pour le vrai patron, qui est finalement le client. Aujourd’hui le vrai patron d’un club ce sont les supporters. C’est aussi pour cela qu’on est sur le terrain. Pour moi c’est de donner aux bénévoles, au staff technique etc. tous les moyens nécessaires pour qu’ils puissent effectuer leur travail avec passion et qu’ils puissent s’améliorer. On va leur donner permettre d’avoir des formations complémentaires.

On va leur donner les moyens pour que leurs idées soient compatibles avec les objectifs communs. Le travail d’un patron c’est de fédérer, ce n’est pas de diriger seulement. Il peut donner l’objectif final, mais pour le chemin il faut laisser faire les gens. Pour moi c’est comme ça que ça se passe ici.

Est-ce que dans le football en général il faut avoir plus de contributions par des patrons d’entreprises? Aussi dans la fédération par exemple?

Je crois que c’est un état d’esprit, que ce soit dans le privé ou dans le public. Je trouve de beaux exemples comme le président de Merl dont on parlait, Guy Lamesch, ou encore le président de Wormeldange, qui apporte de la modernité. Ils savent que tout seul on ne fait rien. Il faut être en groupe et il faut faire adhérer le groupe. C’est comme dans mon entreprise: on embauche un état d’esprit, la technique ça s’apprend.

L’état d’esprit du club de Schifflange que j’ai retrouvé est extraordinaire. Ils ont une volonté de bien faire, ils vivent Schifflange, ils vivent le club. Donc, il ne faut pas les décevoir. C’est moi qui ai le plus de pression, et pas inversement. Si Schifflange n’avait pas cette âme, moi je ne saurai rien faire. J’apporte éventuellement une structure pour être aujourd’hui en BGL Ligue et y rester le plus longtemps possible. C’est ce qu’on va essayer de pérenniser. Après, cela ne dépend pas que de moi, ni des bénévoles, mais aussi des joueurs et du coach.

La commune avec son Bourgmestre est en train de travailler énormément avec nous. Mais c’est compliqué comme ce sont des structures publiques où il faut voter les budgets. Ces procédures ne sont pas toujours en adéquation avec nos besoins. Mais je reçois des réponses immédiatement, ils ont compris l’importance de tout cela et nous avons eu une vraie aide. Ils font avec les moyens qu’ils ont, et il y a d’autres associations sportives, il n’y a pas que le FC Schifflange 95. Il faut rester dans un équilibre. Ils sont en train de voter des budgets complémentaires pour nous aider encore plus, mais ils doivent satisfaire aussi le reste de la population. Et nous on doit aussi être aidant envers la commune, si ce n’est que rayonner au niveau du football. On a par exemple proposé à la commune d’aller chercher les enfants à la maison relais. La commune s’occupe éventuellement de mettre à disposition un chauffeur. Il y une vraie entente. C’est important de l’avoir mis en place et de la conserver.

Après on n’a pas toujours les mêmes points de vue sur les urgences, mais c’est parce que chacun a ses propres urgences. On se réunit régulièrement et on hiérarchise les priorités ensemble. On peut toujours regarder le passé, mais je crois que c’est important de regarder le présent et le futur et de se servir des erreurs du passé de chacun pour justement aller vers un meilleur avenir. Et on est en train d’y arriver.

Est-ce qu’il y a encore des choses à raconter sur le financement du club par les indemnités de transferts de Miralem Pjanic?

Quand Pjanic aura terminé sa carrière de football professionnelle, j’espère qu’il viendra vers nous et qu’on pourra discuter avec lui sur l’avenir des enfants. Avec son aura, son image, il serait sûrement capable d’attirer des talents, des enfants vers le football. Son histoire est quand-même belle, un jeune de Schifflange qui va en Champions League ou en Coupe du Monde. Comme lui, il n’y en a pas dix !

Mais Pjanic ne finance pas à titre personnel! Cependant, il pourra après sa carrière professionnelle donner un coup de main. Mais ce sera lui qui choisira, il est libre et je pense qu’il fera beaucoup de bien au football luxembourgeois. C’est une référence pour tous les Luxembourgeois, il représente l’immigration, il représente d’une façon le monde associatif, et est allé jouer au plus haut niveau possible dans le monde. C’est pour moi un message d’espoir pour tous les jeunes qui pratiquent du sport à haut niveau.

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Paul KrierAutor